Les statistiques n’ont rien d’inutile quand il s’agit de survivre sous une tente, à une latitude où l’été s’amuse à défier nos repères. Depuis 2015, le camping sauvage ne s’improvise plus en Islande : il se heurte à la réglementation, qu’on soit en voiture aménagée ou à pied. Même en juillet, le thermomètre ne s’emballe pas et la route vers l’intérieur du pays reste, pour bien des voyageurs, une promesse inaccessible sans 4×4. Les campings, souvent fermés dès septembre, invitent à bien préparer son itinéraire, surtout lorsque la météo joue les trouble-fêtes à tout moment.
Camping en Islande : ce qu’il faut savoir avant de partir
Partir explorer l’Islande avec sa tente ou son van, c’est accepter de jouer avec l’imprévisible. Ici, la météo ne se contente pas de varier ; elle bouleverse tout, forçant à réorganiser les plans d’une heure à l’autre. De juin à août, c’est la meilleure période pour un voyage sous la toile ou dans un van. Le reste du temps, la majorité des campings ferment, même sur la route 1 si fréquentée par les visiteurs.
Dormir où l’on veut, ce n’est plus d’actualité : le camping sauvage se limite aujourd’hui à de rares exceptions, même pour les véhicules aménagés et les tentes. Les amendes pour non-respect sont considérables. Les campings officiels, le plus souvent installés à proximité des villages ou des sites naturels, s’imposent comme la solution la plus sûre et la plus pratique. Certains proposent la camping card, utile pour circuler simplement sur l’île sans avoir à régler à chaque étape.
La route 1, c’est l’axe vital du pays, seule route circulaire goudronnée. Dès qu’on s’en écarte vers l’intérieur, les pistes atteignent vite leurs limites pour quiconque circule sans tout-terrain, en particulier avant mi-juin. Il devient nécessaire, chaque matin, de vérifier l’ouverture des routes et leur praticabilité sur le site officiel avant de s’aventurer trop loin.
Anticipez toujours vos haltes. Les distances entre les campings sont souvent bien plus longues qu’on ne l’imagine et l’affluence varie beaucoup suivant les saisons et les régions. Prévoyez vos stocks, organisez chaque ravitaillement et reconnaissez-le d’avance : l’autonomie s’impose, mais l’improvisation n’a pas sa place dans ce décor préservé.
Quels équipements et vêtements privilégier face au climat islandais ?
L’Islande demande une organisation précise. Le vent souffle soudain, la pluie s’invite sans prévenir, la neige peut surprendre jusque sous le soleil de minuit. Il faut choisir chaque élément du matériel avec attention, anticiper tous les scénarios.
Pour le bivouac, une tente robuste équipée d’un double-toit offre une sécurité bienvenue face aux bourrasques et à l’humidité permanente. Pour ceux qui roulent en van ou véhicule aménagé, l’isolation thermique compte tout autant : à la moindre humidité ou dès que les températures baissent, la différence se fait vivement ressentir.
Vêtements : superposer pour s’adapter
Pour résister au climat islandais, préparez-vous à superposer les couches. Voici ce qu’il faut prévoir :
- Une base en laine mérinos, à la fois chaude et favorisant un séchage rapide
- Une couche intermédiaire isolante, comme une polaire ou une doudoune synthétique
- Une veste imperméable et coupe-vent fiable
- Un pantalon déperlant ou bien un surpantalon contre la pluie
- Des accessoires : bonnet, gants, chaussettes épaisses pour les nuits fraîches
Les températures descendent même en été : un bon sac de couchage adapté à la fraîcheur islandaise, parfois proche de zéro, fera toute la différence pour passer de vraies nuits réparatrices. Ajoutez un matelas isolant pour éviter le sol froid et humide.
L’humidité s’infiltre partout : rangez vos vêtements et petits équipements dans des sacs étanches. Ayez toujours une lampe frontale – l’ensoleillement varie fort selon les mois. N’oubliez pas un réchaud qui supporte bien le vent et une vraie trousse de secours, car en Islande l’isolement peut être total sur plusieurs kilomètres. Une bonne préparation transforme l’aventure en souvenirs solides, pas en épreuve sous la flotte.
Réglementation, sécurité et respect de la nature : les règles à connaître
L’afflux de visiteurs a poussé le pays à renforcer la réglementation : l’Islande protège ses paysages avec fermeté. Le camping sauvage n’est plus permis que dans des cas spécifiques. Si vous campez hors des terrains officiels, il faut une autorisation écrite du propriétaire, y compris dans les parcs nationaux et les zones agricoles.
Pour minimiser son empreinte et préserver les milieux fragiles, il vaut mieux utiliser les campings désignés : beaucoup disposent d’une salle commune, de sanitaires et parfois d’une cuisine. La camping card simplifie la vie en ouvrant les portes d’un grand nombre de sites, tout en respectant les limites posées par la faune et la flore. La végétation met longtemps à repousser, et les traces laissées peuvent rester visibles plusieurs saisons.
La sécurité demande de la vigilance constante. En une poignée de minutes, tout peut changer : vents violents, alertes volcaniques, routes coupées. Prévoyez toujours des réserves d’eau, gardez un kit de premiers secours accessible et si possible, un moyen fiable de communication sans dépendance au réseau mobile. Ramenez vos déchets, ne touchez pas à la faune ni à la flore locale : c’est une question de respect, pour la nature et pour les voyageurs qui viendront ensuite.
Itinéraires et idées d’activités pour profiter pleinement des paysages islandais
Longer la route 1, c’est traverser tout ce que l’Islande peut offrir : glaciers, volcans, fjords perdus. Sur ce ruban d’asphalte, chaque détour propose son lot de panoramas inattendus : une cascade tapie derrière une colline, une plage de sable noir balayée par le vent, un hameau de pêcheurs accroché à la côte.
La région de Snæfellsnes, elle, dresse ses volcans et ses sources chaudes à l’écart du flux touristique. Ceux qui cherchent la tranquillité acceptent le défi : campings moins nombreux, mais une paix presque totale sous le ciel nordique. En filant vers le nord, le parcours mène jusqu’à Akureyri, puis du côté du lac Mývatn, royaume des zones géothermiques et paradis pour les passionnés d’ornithologie.
Le choix du parcours sera dicté par la saison. Durant les longues journées d’été, la lumière invite à prolonger sans cesse l’étape : vivre une nuit blanche à Jökulsárlón marque souvent les esprits. En hiver, la chasse aux aurores boréales conduit plutôt vers le sud, loin de l’agitation de Reykjavik. Les applications facilitent repérage des sites, recherche de campings et suivi de la météo avant chaque déplacement.
- Quelques activités incontournables : marche sur glacier, bains dans une source chaude, immersion dans une grotte de lave, photographie de nuit sous le ciel arctique
- Sites à ne pas rater : plages noires de Vík, jaillissements des geysers de Geysir, balade au cœur du parc national de Þingvellir
Chacun dessine sa propre aventure, entre la liberté d’un itinéraire souple et le respect d’une île aussi puissante qu’invitante. Ici, chaque bivouac, chaque virage gravé dans la mémoire, forge des souvenirs qui survivront longtemps à la pluie, au vent et aux nuits courtes. L’Islande imprime sa marque d’une façon qu’aucun autre séjour ne peut égaler.


