8 %. C’est le chiffre qui résume, sur dix ans, la trajectoire des ETF indiciels mondiaux. Derrière cette moyenne, des contrastes saisissants : certains ETF sectoriels ou thématiques se détachent, affichant des performances bien supérieures, ou parfois nettement en dessous, sur la même période. La volatilité, elle, ne pardonne rien.
La mécanique des ETF n’a rien d’anodin. Mode de réplication, frais de gestion, structure du fonds : autant de paramètres qui pèsent directement sur le rendement. D’un continent à l’autre, d’un secteur à l’autre, les écarts s’installent et révèlent une diversité que la gestion passive évoque rarement.
Comprendre les ETF : fonctionnement, types et particularités
Les ETF, plus connus sous le nom de fonds indiciels cotés, sont devenus des piliers de la gestion passive. Leur promesse ? Suivre un indice de référence avec une fidélité redoutable, le tout accessible d’un simple ordre en bourse. De BlackRock à Vanguard, de BNP Paribas à Spdr, les principaux émetteurs se disputent le marché européen.
Le label ETF UCITS, garant d’une conformité à la réglementation européenne, rassure une large part des investisseurs français. Chaque ETF possède son code ISIN, véritable sésame pour acheter ou vendre ces produits, à la manière d’une action classique. La plupart du temps, la réplication physique prévaut : le fonds détient effectivement les titres de l’indice. Certains ETF, dits synthétiques, préfèrent les produits dérivés pour reproduire l’indice, notamment sur les marchés les moins accessibles ou sur les matières premières.
Voici les grandes familles d’ETF qu’il faut connaître :
- Les ETF actions, les plus populaires, répliquant des indices majeurs comme le MSCI World ou le S&P 500 ;
- Les ETF obligataires, investis dans des portefeuilles de dettes souveraines ou privées ;
- Les ETF matières premières, qui permettent de miser sur l’or, le pétrole ou d’autres ressources stratégiques.
Certains ETF sont qualifiés de capitalisants : ils réinvestissent automatiquement les dividendes, renforçant l’effet boule de neige des intérêts composés. D’autres, dits de distribution, reversent les dividendes aux détenteurs de parts. Les UCITS ETF Acc, ou accumulation, séduisent ceux qui visent une progression pérenne du capital.
Automatisation, coûts réduits, liquidité : ces qualités font des ETF des instruments prisés. Leur transparence, grâce à la publication régulière de leur composition, facilite la diversification, que ce soit sur la place parisienne ou à l’échelle internationale.
Le rendement moyen des ETF : que disent les chiffres récents ?
Le marché des ETF ne faiblit pas. Sur cinq ans, les ETF actions mondiaux comme le MSCI World UCITS ETF affichent des rendements annuels compris entre 8 et 10 %, frais de gestion déduits. Mais cette fourchette cache de fortes disparités : la zone géographique, le secteur et l’indice suivi font varier la donne.
Prenons par exemple les ETF sur l’S&P 500, l’indice emblématique des États-Unis : leur rendement annualisé dépasse les 12 % sur 2019-2023, porté par le boom tech. En Europe, la plupart des ETF oscillent entre 6 et 8 %, avec les indices Stoxx Europe 600 ou MSCI Europe comme références.
Les meilleurs émetteurs parviennent à maintenir une tracking difference très faible, moins de 0,2 % pour des produits tels que l’iShares Core MSCI World ou le BNP Paribas Easy S&P 500. Les frais de gestion, souvent compris entre 0,07 % et 0,3 %, restent contenus et n’entament guère la performance globale.
La capitalisation des dividendes, très répandue chez les UCITS ETF Acc, amplifie l’effet des intérêts composés. À noter : certains ETF sectoriels ou géographiques enregistrent des rendements à deux chiffres, mais la volatilité grimpe d’autant. Les ETF Nasdaq, par exemple, frôlent ou dépassent les 15 % annualisés depuis 2019, au prix de variations parfois marquées. Chacun doit donc ajuster ses choix en fonction de son rapport au risque et de son horizon de placement.
Quels ETF affichent les meilleures performances et quelles perspectives pour 2026 ?
2023 n’a laissé aucun doute : les ETF centrés sur les indices américains et mondiaux caracolent en tête. Les ETF qui répliquent le Nasdaq 100 et le S&P 500 dépassent les 12 % de rendement annualisé sur cinq ans, propulsés par la vague technologique. Les ETF MSCI World restent solides, naviguant entre 8 et 10 % par an. Les grands noms comme Vanguard, iShares (BlackRock) et BNP Paribas Easy dominent les flux, tout en maîtrisant l’écart de suivi avec leur indice.
Certains ETF thématiques, plus remuants, ont aussi brillé. Les fonds axés technologie ou énergies renouvelables franchissent parfois les 15 % de rendement, mais subissent parfois de violentes corrections. Les ETF sur les marchés émergents, comme le « MSCI Emerging Markets », peinent à convaincre dernièrement, plombés par le ralentissement chinois et les mouvements de devises.
Pour mieux visualiser ces tendances, voici quelques exemples marquants :
- ETF Nasdaq 100 : au-delà de 15 % sur cinq ans, mais volatilité très présente
- ETF S&P 500 : entre 12 et 13 % par an, large exposition aux sociétés américaines
- ETF MSCI World : entre 8 et 10 % annualisés, pour une approche globale
- ETF sectoriels technologie : résultats en dents de scie, potentielles envolées mais aussi des baisses marquées
Pour 2026, plusieurs tendances prennent de l’ampleur : percée des ETF ESG et smart beta, engouement croissant pour les ETF thématiques (santé, intelligence artificielle, transition énergétique). Les incertitudes sur les taux américains et la croissance chinoise pourraient peser sur les grands indices. Miser sur la diversité géographique et sectorielle reste le meilleur pari pour profiter de la croissance globale sans trop s’exposer aux à-coups du marché.
Stratégies d’investissement : comment tirer parti des ETF selon votre profil
Le choix d’un ETF n’est jamais anodin : il doit avant tout coller à votre façon d’investir. Les amateurs de gestion passive apprécient la clarté et les frais allégés, mais il s’agit aussi de poser une méthode et de s’y tenir. Ceux qui investissent sur le long terme favorisent souvent la régularité : le DCA, ou investissement par versements programmés, aide à lisser la volatilité, notamment sur des ETF mondiaux comme le MSCI World ou le S&P 500 UCITS. La diversification se construit en s’exposant à plusieurs zones géographiques et secteurs, que ce soit via un compte-titres ou un PEA éligible.
Pour ceux qui cherchent de la liquidité et une grande flexibilité, le compte-titres ordinaire reste l’option la plus ouverte : il donne accès à l’ensemble des ETF, y compris ceux libellés en devises étrangères (UCITS ETF USD, UCITS ETF EUR). Les ETF capitalisants, qui réinvestissent systématiquement les dividendes, sont idéaux pour ceux qui misent sur la durée et les intérêts composés. De leur côté, les investisseurs qui privilégient la fiscalité optimisée ou la préparation de la transmission s’orientent vers l’assurance vie : certains contrats proposent désormais des ETF, bien que la sélection soit plus restreinte.
Voici un aperçu des principales enveloppes pour loger vos ETF :
- PEA : accès aux ETF éligibles, avec un avantage fiscal après cinq ans.
- Assurance vie : diversification et cadre fiscal attractif, mais choix d’ETF plus limité.
- Compte-titres ordinaire : liberté totale, toutes les zones et devises sont permises.
La volatilité propre aux marchés impose de surveiller de près le risque de perte en capital et le risque de change sur les ETF en devises. Ajustez l’allocation à vos échéances, votre tolérance au risque et vos ambitions patrimoniales. Les ETF ne sont pas des tickets de loterie, mais des outils à manier avec discernement. Et au bout du compte, c’est la cohérence de la stratégie qui fait la différence sur la durée.


